Coût d’un salarié pour une entreprise : maîtrisez tous les paramètres
Les salariés représentent pour l’entreprise un capital humain indispensable à sa réussite. L’entreprise doit mobiliser les ressources humaines les plus adaptées à ses besoins et les valoriser pour tirer le meilleur parti des compétences de ses salariés. Ce capital humain représente un coût important pour l’employeur, en effet le coût du travail en France est souvent dénoncé comme étant trop élevé. Mais au-delà des charges sociales, combien coûte un salarié à l’entreprise ? Tour d’horizon de l’ensemble des paramètres à prendre en compte pour déterminer le cout d’un salarié.
L’étude de ces coûts est axée sur la partie « marginale », c’est-à-dire l’ensemble des coûts supplémentaires engendrés par l’embauche d’un nouvel élément. Par exemple, il ne sera pas nécessaire de changer de locaux pour l’intégration de ce salarié le loyer ne représente donc pas un coût marginal. Sauf dans le cas d’un « effet de seuil ». C’est-à-dire que si le local est saturé, l’intégration d’un nouveau salarié demandera des aménagements couteux (déménagement, cloisonnage, mise en place d’un télétravail partiel, refonte de l’organisation, etc.).
Coût d’un salarié : analyse rapide du bulletin de paie
Le bulletin de paie est le premier cout direct auquel nous pensons, c’est la principale source de dépense. Un bulletin se compose des sommes suivantes :
- Le salaire net
- Les cotisations sociales (charges salariales qui représentent en moyenne 22% du brut et les charges patronales qui représentent en moyenne 40% du brut avant déduction sociale et fiscale). A déterminer en fonction du salaire brut.
Exemple : Pour un
salaire au SMIC (9.88 € /h en 2018), temps complet (35h), mensualisé (151.67h). La
base brute (salaire net + les charges salariales) = 9.88 € x 151.67h = 1498.50
€
Charges patronales = 1498.50 € x 42 % = 629.37 €, Soit un coût total
mensuel pour l’entreprise de 2127.87 € (avant réduction, voir infra). Après
réduction, le cout « facial » est de 1717€.
Réduction des cotisations
Toutefois la loi Fillon permet un abattement des cotisations sociales patronales pour les salariés du secteur privé, Cette réduction a été instaurée en 2003 dans le but de réduire le coût du travail et par conséquent, le taux du chômage.
Elle est calculée sur le SMIC annuel en vigueur au moment du calcul, dans la limite de 1.6 fois. Aussi, un employeur dont le salarié perçoit une rémunération annuelle brute supérieure à 1,6 SMIC annuel ne bénéficiera pas de cette exonération de cotisations sociales.
Coût d’un salarié : traitement du salaire
Parmi les charges directes, il ne faut pas oublier le coût de traitement facturé par votre cabinet pour l’établissement des bulletins de paies et de déclarations sociales (de 25€ à 45€ par bulletin en fonction du nombre de paies à traiter), de l’établissement du contrat de travail (de 200€ à 500€ en fonction du type de contrat), de l’établissement du document unique (pour le premier salarié, environ 800€HT).
Coûts accessoires liés à l’embauche d’un salarié
Afin de déterminer les coûts complets liés au salaire, il est nécessaire de tenir compte du fait que le salaire peut être augmenté de divers avantages en nature ou compensations financières (tickets restaurant, mutuelle d’entreprise, prise en charge de 50% du coût des titres de transport, etc.). Par ailleurs, pensez à intégrer le système de « primes » qui sont en vigueur dans l’entreprise (Noël, anniversaire, primes sur résultat, prime d’équipe, participation, intéressement, etc.).
A noter que le salarié doit également passer une visite médicale.
Coûts directs liés à l’embauche d’un nouveau salarié
L’embauche d’un nouveau salarié nécessite l’aménagement d’un nouveau poste de travail et des investissements en conséquences (poste informatique, mobilier de bureau, licences logiciels, badges/clefs, ligne téléphonique, etc.).
Coûts indirects liés à l’embauche d’un nouveau salarié
L’embauche d’un nouveau salarié génère une augmentation temporaire des charges liées à l’adaptation de ce dernier au sein de la structure. Il faudra par exemple mobiliser un ancien salarié pour qu’il puisse former le nouveau. Tous ces éléments sont à prendre en compte avant toute décision d’embauche.
Coût d’un salarié : effectifs et effets de seuil
Lorsque vous embauchez un nouveau salarié, vous devez vérifier que vous ne franchissez pas un seuil d’effectif, en effet augmenter la taille de vos effectifs a des incidences sur vos obligations et en cas de non-respect de ses obligations vous n’êtes pas à l’abris d’éventuelles sanctions
Les effets de seuils vont jouer au niveau de la paie
Ainsi, lorsque vous franchissez un seuil d’effectif, vous vous exposez : a une augmentation des cotisations sociales avec par exemple l’apparition d’une nouvelle ligne sur la fiche de paie « versement transport » l’employeur qui dispose d’un effectif de plus de 10 salariés est donc assujetti à cette contribution, même constat pour le taux de participation à la formation qui passe de 0.55% à 1%.
De nombreux employeurs refusent de franchir certains seuils d’effectif qu’ils jugent trop lourds à affronter et/ou trop onéreux pour leur entreprise, principalement les seuils de 10 et 50 salariés.
Ces seuils représentent donc un frein à l’embauche.
Conclusion
L’embauche d’un salarié implique une réflexion globale qui ne se limite pas aux couts directs. Votre perception de votre organisation et de l’écosystème de l’entreprise doit s’élargir pour avoir une vision d’ensemble sur les répercussions de ce changement de dimension.